Le secourisme : entre formation et passion

1ère partie : de la mobilisation la veille à l'arrivée au local

Jeudi 22 janvier : Météo France lance une alerte vigilance rouge concernant le quart Sud Ouest : une tempête doit nous frapper à partir de 04h00 du matin le samedi 24.

Vendredi 23, 20h12 : Paul m'appelle, il fait le tour des secouristes pour connaître le nombre de bénévoles présents à inscrire sur la liste « plan rouge » ; je recharge mon portable et mon numérique.

Nuit du 23 au 24 : sans doute vers 04h30 – 05h, je me réveille ; le vent souffle très fort, je l'entend caresser vigoureusement la véranda qui se situe au dessous de la fenêtre de ma chambre. Ce bruit me berce, il est vrai que j'adore les tempêtes. Je me rendors rapidement (j'apprendrai par la suite que beaucoup n'ont pas dormi).

Samedi 24 :

 * 07h45 : le réveille de mon portable sonne ; je vois qu'il ne capte pas le réseau. Je me lève, plus d'électricité. Peu importe, chez nous, le chauffage est au fioul et la gazinière ... au gaz ; nous dépendons que peu du courant, en tout cas moins que beaucoup qui se sont équipé tout électrique. Le plus embêtant est pour l'eau chaude qui provient du cumulus. Je prends ma douche (il reste encore de l'eau chaude) et déjeune.
 * 08h30 : je tente avec le fixe de contacter les élèves du PSE 1 pour les avertir que j'annule les cours ; j'ai Rémi, à  Dax, en direct sur son portable ; je laisse des messages aux autres qui sont sur Soustons. Je prépare mes affaires si je dois partir en intervention : vêtements chauds de rechange, chaussures adaptées, trousse de toilette ; j'hésite pour savoir si je prends des gâteaux secs (je n'ai pas de barres de céréales). Finalement ... non.
 * 09h00 : je téléphone avec le fixe au local car s'ils essaient de me joindre sur le portable, je ne suis pas parti. La communication passe bien et j'entends : « votre correspondant est actuellement en ligne » et je bascule directement sur la messagerie de F. Tel. ; j'y laisse un message avec le numéro du fixe de ma grand-mère. Je décide de partir en me disant qu'ils sont en train de battre le rappel.



 * 09h15 : je prends ma voiture, Seignosse/Soustons (env. 13 km) se fait habituellement en moins de 15 minutes. Je fais 100 mètres et un 1er obstacle m'oblige à prendre une première route de quartier direction « Petite » puis « Lenguilhem » vers la pharmacie puis la départementale : bloqué ! Demi tour direction le « Frat » ; même punition. Zone artisanale, sorti Tosse, je passe enfin et sors de Seignosse. Encore des obstacle, un arbre en travers a été tronçonné juste la largeur d'une voiture ; un autre avant le restaurant, je bifurque vers « Jisquet » et débouche derrière la caserne des pompiers dont la porte est entre-ouverte : « ils sont déjà sur le pied de guerre ». Après le camping des « Clowns », une voiture en sens inverse me fait des signes ; encore un pin qui est venu dormir sur la route.



Marche arrière, je fais le choix de prendre la route des étangs : coupée en plusieurs endroits. En désespoir de cause, je m'engage sur la route de Seignosse le Penon pour tenter la route du « Bayonnais » ; elle a l'avantage de présenter à sa droite une piste cyclable que l'on peut éventuellement prendre en cas de besoin ; en effet, cela est bien utile. Arrivé sur Soustons, à hauteur du camp des Gens du Voyage, encore un autre arbre. Celui-là s'étend de tout son long et sa cime vient chatouiller la voie de secours ; une camionnette blanche tractant une remorque s'arrête derrière moi ; « je suis passé il y a moins d'une heure, il n'y était pas » me dit le chauffeur.



Nous regardons bien, en coupant l'extrémité, nous pouvons passer sans toucher le chêne-liège ; d'autres véhicules, de l'autre côté du résineux font demi-tour sauf un 4X4 qui passe nonchalamment par la forêt (comme quoi les tous terrains, ça a du bon par chez nous !!!) ; je regrette de ne pas avoir pensé à aller chercher celui de mon père. Le bout de cette gigantesque barrière cassé, je passe bien que les aiguilles de pin lèchent la carrosserie. Aucun autre cadavre végétal ne viendra me ralentir bien que tous les automobilistes soient poussés à la prudence par les aiguilles qui jonchent la route et changent sa couleur noire en un vert écrasé par autant de roues. La ballade a été ponctuée par les flashs de Sud Radio qui me donne une idée de l'ampleur des dégâts et de la détresse humaine qui s'annonce ; j'entrevois également la catastrophe économique et écologique à la fois par les commentaires des animateurs et les témoignages des auditeurs tout autant que par la vision apocalyptique des arbres déracinés, et cassés tout aussi facilement que la brise d'automne couche l'herbe haute des prairies.




20/02/2009
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