Fêtes de Soustons : des incidents gérés par la Protection Civile
SOUSTONS 40. Après des altercations, quatre procédures, dont une engagée par le maire Jean-Yves Montus, visent la société de gardiennage engagée pour la sécurité des fêtes
Plaintes contre les agents de sécurité après les fêtes
L'accident ou le débordement violent : la hantise de tout maire dont la commune célèbre, quelques jours par an, ses fêtes patronales. Celles de Soustons se sont déroulées de mercredi à dimanche. Des actes de violence, plusieurs hospitalisations de fêtards sont venues, dans les dernières nuits, ternir l'événement populaire. Trois fêtards ont déposé plainte à la brigade locale de gendarmerie. Ils mettent en cause le comportement d'agents de sécurité privés employés (1) par la société Agence de protection et de surveillance, mandatée par la commune. Hier soir, le maire de Soustons lui-même engageait une action. Jean-Yves Montus souhaite ainsi que la lumière soit faite sur les événements.
Les premiers faits signalés aux gendarmes remontent à la nuit de samedi à dimanche. Le bal bat alors son plein devant le théâtre quand une échauffourée éclate. Les secouristes de la protection civile soustonnaise ont vu arriver au poste de premiers soins plusieurs jeunes fêtards, dont deux qui affirment avoir « reçu des mandales » et des gaz lacrymogènes de la part des vigiles. Une femme d'environ 25 ans est aussi blessée. « Nous ne pouvons que constater qu'elle avait reçu un coup au visage, au niveau d'une pommette. Mais nous ne pouvons rien affirmer sur le déroulement des faits », indique prudemment le responsable sur place de la protection civile, Jean-Claude Lassalle-Bareille.
Excès de zèle ?
La blessée a été transportée sur le centre hospitalier de Dax. Hier, le Parquet dacquois n'avait pas été informé d'une plainte de sa part. En revanche, deux autres personnes ont déposé plainte à l'encontre de la société de sécurité. L'une est sortie des urgences avec trois jours d'incapacité temporaire totale (ITT). Aurélien Meunier, responsable au sein de l'entreprise incriminée, écartait hier soir tout dérapage des vigiles. « J'ai parlé aux concernés. Ils m'ont rapporté qu'une bagarre a éclaté samedi soir et que sept à huit personnes s'en sont prises à eux. Ils étaient dans une situation de défense et ont agi dans le cadre de leur fonction. La jeune femme blessée a reçu un coup dans la cohue, mais il n'a pas été donné par un de nos agents. »
Aurélien Meunier défend la même version pour les incidents du lendemain soir. Si les vigiles ont fait usage de leurs bombes lacrymogènes, c'est « parce qu'un groupe de mecs déclenchait des bagarres ». Groupe dont l'un des membres a porté plainte contre les agents de sécurité auxquels il impute des « interventions » plus que musclées, sans discernement.
Jean-Yves Montus craint que des « excès de zèle complètement intempestif » de la part des vigiles expliquent les incidents. « J'étais de permanence dimanche soir et j'ai vu moi-même des jeunes qui souffraient parce qu'ils avaient été gazés. On me parle de contusions sérieuses pour certains. Quand une collectivité fait appel à une société de gardiennage, c'est pour garder les jeunes, les tempérer au besoin, pas pour les frapper. »
Le Procureur de la République de Dax, a confié l'enquête à la gendarmerie de Soustons. Jean-David Cavaillé rappelle que les militaires en sont aux vérifications. Les responsabilités ne sont pas établies à ce jour.
(1) La société Agence de protection et de surveillance a dépêché trois de ses hommes à Soustons et travaillé avec un sous-traitant montois qui a fourni sept agents.