LUGOS. La fuite d'une citerne a entraîné l'évacuation d'un quartier
«J'ai entendu un grand bruit et tout de suite, je me suis senti pas bien. Je suis sorti, ça m'a pris à la gorge, j'entendais le geyser. Je suis rentré et j'ai appelé le maire. Quand je suis ressorti, un peu plus tard, j'ai vu les pompiers arriver avec des masques, c'est impressionnant », raconte Guy Dumon. Le propriétaire du camping La Cypréa, à Lugos-gare, reprend son souffle et s'éponge le visage avec un grand chiffon, alors qu'un médecin du Samu lui prend pour la deuxième fois la tension.
Il était aux environs de 7 heures, hier matin, lorsque Guy Dumon, qui est également adjoint au maire de Lugos, a donné l'alerte. L'accident agricole venait de se produire en bordure du champ de maïs, voisin de son camping, à proximité de la D110 qui relie Lugos à Sanguinet, aux confins de la Gironde et des Landes.
Une citerne de deux tonnes
Un employé de l'entreprise agricole Giblet tractait une citerne de deux tonnes d'ammoniac, dont il avait déjà épandu une partie sur le maïs, lorsqu'une vanne s'est cassée, libérant un impressionnant nuage d'ammoniaque dans l'atmosphère. Une personne qui suivait le tracteur, au volant d'une voiture, a d'ailleurs été intoxiquée et hospitalisée.
D'importants moyens de secours ont immédiatement été engagés. Les gendarmes de la brigade de Belin-Béliet, sous le commandement du major Bernard, du Psig et de la brigade de Biganos, ont fermé la départementale à la circulation et installé un périmètre de sécurité de 600 mètres de part et d'autre de l'accident.
Soixante-cinq pompiers ont été dépêchés sur les lieux, du centre de secours de Salles commandé par le capitaine Jérémy Bernard, et de l'ensemble du Groupement Sud-Ouest, sous la responsabilité du lieutenant-colonel Michel Carrasset. Vingt véhicules, dont 11 ambulances ont été mobilisés.
36 personnes examinées
L'unique cliente du camping, Andrée Wystrach, 78 ans, originaire de Floirac et en vacances depuis samedi, ainsi que les habitants des deux lotissements aménagés à proximité, ont été évacués et conduits à une distance raisonnable de l'accident. Là, ils ont été pris en charge par deux infirmiers et un médecin des sapeurs-pompiers, ainsi que deux équipes des Smur d'Arcachon et Bordeaux.
En tout, ce sont 36 personnes qui ont subi un examen médical sur place et auxquelles les secours ont proposé de l'eau, du sucre et des pâtes de fruit en guise de réconfort.
Assis sur des chaises en plastique prêtées par d'autres voisins, Jean-Claude Zielinski, Octave et Geneviève Alassoeur évoquaient des maux de tête. Ils se plaignaient surtout auprès du sous-préfet d'Arcachon, Philippe Ramon, et du maire de Lugos, François Gauthier, de « la dangerosité de ces produits » et des « désagréments » que leur cause M. Giblet, l'exploitant de ces terres agricoles. L'exploitant avait déjà fait l'actualité en novembre 2006, lorsque José Bové et 150 faucheurs volontaires avaient dégradé son silo de maïs transgénique. Marc Giblet avait alors sorti son fusil et tiré en l'air. Les uns comme les autres s'étaient retrouvés devant le tribunal correctionnel de Bordeaux.
La végétation brûlée
Tout au long de la matinée, une équipe d'intervention du risque chimique a procédé à diverses mesures dans les habitations, afin de vérifier la présence d'ammoniaque. Vers 10 heures, alors que tout risque était écarté, les riverains ont été autorisés à regagner leurs maisons.
Ils ont alors découvert les dégâts provoqués par ce nuage d'ammoniaque sur la végétation. Dans un périmètre d'une centaine de mètres, l'herbe, les haies, les massifs, les fleurs, les fougères et même le maïs sont marron ou noirs. Ils ont été brûlés par l'ammoniaque, utilisée comme engrais en vaporisation, mais caustique à dose plus importante. Une information a été transmise au parquet de Bordeaux.
B. Se renseigner
Dans tous les cas |
Parmi les risques naturels majeurs auxquels la France doit faire face, les inondations sont certainement les catastrophes les plus fréquentes et les plus dévastatrices sur les plans humain et matériel. Trois types de phénomènes peuvent être déterminés : les inondations de plaine, les inondations par remontée de nappe phréatique et les inondations brutales. Les "épisodes cévenols", auxquels le sud de l'hexagone et l'arc méditerranéen se trouvent régulièrement soumis, sont une triste illustration de la dangerosité que peut représenter ce type de phénomène.
Les facteurs déclenchant d'inondations brutales sont connus : de très fortes précipitations s'abattant brutalement sur un faible périmètre géographique, le plus souvent accidenté, provoquent le débordement des cours d'eau. Les vagues ainsi formées emportent tout sur leur passage et laissent à peine le temps aux populations concernées de réagir.
Beaucoup des 1 700 hélitreuillages réalisés dans le Gard en septembre 2002 concernaient ainsi des automobilistes en danger. Deux éléments essentiels pour que les bilans de tels événements ne se chiffrent plus en dizaines de victimes.
III Causes
IV En France
Suite aux pluies orageuses de la fin du mois d'octobre au 1er novembre, plusieurs départements du Centre-Est étaient en état d'alerte. Les affluents descendant des contreforts du massif central vers le Nord (Loire, Allier) ou vers l'Est (Ardèche, Cèze, Gardons, Vidourle) ont connu des crues importantes.
Dans la Loire, le sud du département a été particulièrement touché, dans les vallées du Gier et de l'Oudaine. Environ 200 personnes ont été évacuées. A Rive-de-Gier, commune la plus touchée, l'électricité et le téléphone ont été temporairement coupés. La rivière en crue (1 à 2 m dans le centre ville) a emporté ou inondé quelque 200 véhicules, ainsi que de nombreux commerces. De nombreux accès et ponts ont été coupés. En Haute-Loire, la montée de la Loire et de ses affluents a provoqué l'évacuation de 500 personnes, coupé des routes et causé d'importants dégâts matériels. En Ardèche, la commune de Saint-Etienne-de-Lugdarès a été la plus touchée, avec une dizaine de glissements de terrain et 80 centimètres à un mètre d'eau par endroits. En Lozère, 650 foyers ont été privés d'électricité suite aux intempéries.
Les inondations de novembre 2008 ont vu des axes routiers coupés, des ponts affaissés, des habitations inondées, des commerces dévastés... ce fut la conséquence des pluies diluviennes qui se sont abattues en Rhône-Alpes et en Auvergne au début du mois de novembre 2008.
Fin novembre, des inondations ont touché la province Philippines de Bicol (centre du pays) et ont fait une victime et un disparu.
Au Brésil, les inondations et glissements de terrain, provoqués par de fortes pluies qui s'abattent depuis bientôt deux mois sur l'Etat de Santa Catarina, dans le sud du pays, ont fait environ 109 morts le week-end du 22 novembre, et provoqué l'évacuation de plus de 80 000 personnes.
Au Venezuela, les inondations suite aux pluies du 22 novembre ont fait 11 morts.
En Autrsalie, une violente tempête mélant neige et pluie a fait un mort à Brisbane.
A Cuba, les inondations ont provoqué l'évacuation de 19 000 personnes.
En novembre, les Pays Bas ont organisé une grande simulation nationale d'inondations géantes, mobilisant environ 10 000 personnes (forces de l'ordre, pompiers, armée).
Les inondations qui ont dévasté le nord et le centre du Viêtnam en octobre ont fait au moins 93 morts dont 22 dans la capitale, selon les dernières estimations. En Chine, le bilan est porté à 51 morts pour ce même épisode.
En Somalie, 12 000 déplacés sans abri suite aux inondations du début du mois de novembre.
Mi-octobre, de fortes précipitations ont touché les provinces arides du Nord-Est du Kenya depuis une semaine : 3 morts, 20 blessés et plus de 10 000 personnes sans abri.
Algérie : Le bilan des inondations survenues ces deux derniers mois est de 113 morts et environ 30 000 habitations détruites.
Des inondations et des glissements de terrain causés par trois jours de pluies diluviennes ont causé la mort de six personnes et fait des milliers de sans-abri dans le nord-est de l'Inde.
Conséquence d'une inondation aux États Unis
Plus d'une soixantaine de personnes ont été tuées par des inondations qui ont frappé le sud-est du Yémen suite à deux jours de pluies torrentielles. Celles-ci ont aussi démoli des centaines de maisons et déplacé des centaines de familles et touché plusieurs projets d'infrastructure, y compris les réseaux de téléphone et d'électricité
Honduras : 10 morts et plus de 130 000 personnes affectées, 70 000 dans les pays voisins.
Début octobre, des inondations dues à une mousson très violente ont dévasté une partie du Népal. Près de 30 morts et 30 disparus sont déjà à déplorer après des pluies torrentielles et des glissements de terrain dans trois districts du Terai occidental.