Le secourisme : entre formation et passion

Entraide après la tempête Xinthia

L'APRÈS TEMPÊTE. Depuis une semaine, les équipes de la Protection civile se relaient auprès des sinistrés. Zoom sur l'engagement de cette association composée de bénévoles

Les experts de l'entraide

Intervenant après les pompiers, les membres de la Protection civile déblaient et nettoient les habitations ravagées par la tempête, comme ici à Charron. (Photo Xavier Léoty)


Nettoyeur haute pression ou raclette à la main, ils ont vite su se rendre indispensables auprès des sinistrés de la tempête Xynthia. Souvent confondus avec les pompiers ou les militaires de la Sécurité civile, comme le reconnaît leur président départemental Jean-Claude Herbster, les équipes de la Protection civile ont prouvé leur utilité cette semaine.

Créée par une directive de Georges Pompidou, alors Premier ministre, en mars 1964, la fédération nationale de Protection civile a pour but de « fédérer l'ensemble des forces concourant à la protection des populations civiles sur le plan national ».


Réquisitionnés par le Préfet


Chaque département compte aujourd'hui une fédération départementale. Répartis sur 2 districts (1), les 130 membres de la Protection civile du département dispensent, en temps normal, des formations de secourisme. Ils tiennent aussi les postes de secours de grandes manifestations accueillant le public comme au Grand Pavois de La Rochelle ou pendant les motocross disputés à Saint-Jean-d'Angély.

Lors de grandes catastrophes naturelles et/ou humaines, ils sont réquisitionnés par le Préfet. Tous bénévoles, ces secouristes venant d'horizons socioprofessionnels différents (ils sont retraités, chômeurs, enseignants...) se libèrent de leurs activités pour prêter main-forte aux sinistrés.

Renforcés par des adhérents venus d'une dizaine d'autres départements (2), entre 45 et 70 membres se sont relayés quotidiennement la semaine dernière à Charron, Loix et Saint-Martin-de-Ré, Boyardville et Châtelaillon. Ils interviennent en second rideau après le passage des pompiers qui s'assurent que les habitations éventrées sont désormais sécurisées.


Cent maisons traitées


Bilan de la semaine : une centaine de maisons, un local ostréicole et un restaurant « traités ». « Traiter une maison, c'est la pomper de son eau, la déblayer et la nettoyer », décrypte le président Herbster.

À la disposition de chaque équipe, formée par six à dix secouristes, un camion doté d'une motopompe, d'un nettoyeur haute pression et d'un groupe électrogène. Plus tout un kit nettoyage.

L'engagement de ces hommes et femmes en uniforme bleu foncé et orange n'est pas passé inaperçu. Le siège social de l'association basée au domicile du président vient ainsi de recevoir une dizaine de demandes d'adhésion. « Les gens reconnaissent notre disponibilité, notre calme et notre compétence », sourit Jean-Claude Herbster en relatant cette anecdote : une femme nous a dit qu'elle ignorait que des secouristes savaient si bien passer la serpillière.

Le dispositif devrait être allégé de manière progressive dans les prochains jours. Comme il y a dix ans, lors de la marée noire qui avait pollué l'île de Ré, un nombre restreint de secouristes encadrera les bénévoles.

(1) District Centre comprenant des antennes à Saint-Jean-d'Angély et Montendre. Et district Nord basé à La Rochelle, Oléron, Dompierre-sur-Mer, Aigrefeuille. (2) Aveyron, Dordogne, Haute-Garonne, Gers, Gironde, Ille-et-Vilaine, Indre-et-Loire, Loire-Atlantique, Deux-Sèvres, Haute-Vienne.

Pour faire appel à la Protection civile, les sinistrés peuvent contacter Jean-Claude Herbster, au 06 82 01 71 53.


Auteur : David briand
Source : Sud Ouest du 07 mars 2010


07/03/2010
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