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Grippe AH1N1 : coup d'envois de la vaccination dans les Landes avec la participation de la Protection Civile

SANTÉ. Tout est prêt pour vacciner tous les Landais lors des quatre mois qui viennent. Une question demeure : combien d'entre nous seront volontaires ?

Grippe A : la vaccination débute


À l'hôpital Layné, la vaccination des personnels avait rencontré un succès mitigé. (photo nicolas le lièvre)


Dans les Landes comme ailleurs, la campagne de vaccination contre la grip-pe A/H1N1 débute pour le grand public aujourd'hui. Elle durera quatre mois et mobilisera plus de 600 personnes volontaires, réquisitionnées ou mises à disposition qui interviendront au sein de onze équipes réparties sur l'ensemble du territoire (lire ci-dessous). En moyenne et avec les rotations, 18 personnes interviendront par centre de vaccination.


Sans les médecins libéraux


Ces équipes pluridisciplinaires seront composées de membres de la Protection civile et de la Croix-Rouge, de praticiens en retraite, d'élèves infirmiers de l'hôpital de Mont-de-Marsan ainsi que des personnels de l'Inspection d'académie, du Conseil général, du Samu, de la Ddass... Les médecins, infirmiers et pharmaciens libéraux ne font pas partie du plan de bataille hors un rôle de conseil et de relais de l'information.

Selon l'ordre de priorité établi, tous les Landais ont reçu ou recevront une convocation en bonne et due forme envoyée par la CPAM. À réception, ils ont dix jours pour se rendre dans leur centre de vaccination. Il faut compter entre 15 et 45 minutes en fonction du temps d'attente. Un entretien avec un soignant précède l'injection (1). Au moins trois semaines après la première injection, il faudra procéder à une seconde.


Avec adjuvant pour l'instant


Des trois vaccins autorisés sur le marché, c'est celui du laboratoire GSK qui a été fourni dans les Landes. Un vaccin avec adjuvant totalement déconseillé aux femmes enceintes qui devront attendre la livraison d'un produit sans adjuvant pour aller se faire vacciner. C'est prévu pour la fin du mois, au moment où aura débuté la vaccination dans les collèges et les lycées (à compter du 25 novembre).

Si on ne sait absolument pas combien de Landais souhaiteront se prémunir contre la grippe A, il y aura de quoi traiter l'ensemble de la population. « On ne sait vraiment pas où on va », explique Colette Perrin, la directrice de la Ddass. Il est probable dans cette perspective que les horaires d'ouverture des centres seront modifiés au fur et à mesure. Au départ, ils ont été choisis afin de perturber le moins possible la vie de tous les jours.

(1) Un entretien destiné notamment à recenser les contre-indications (problèmes immunitaires, allergie aux protéines de l'oeuf...) et les facteurs de risques (maladies cardiaques, respiratoires, malformations congénitales, diabète...).


« Aberrant de nous exclure »


« C'est un plan militaro-jacobin. » Didier Simon, qui représente au sein du comité de pilotage l'Union régionale des médecins libéraux, ne fait pas dans la nuance. « Le comité de pilotage est là pour expliquer les décisions prises par le gouvernement. C'est davantage une chambre d'enregistrement qu'un lieu d'échanges. »

Voilà pour la forme. Sur le fond, le docteur Simon est tout aussi virulent. « Il y a un vrai problème de communication à l'attention d'une population très réticente à la vaccination. On a de quoi être inquiet quant à la réussite de ce plan. » Il estime entre 5 et 10 % la proportion de Landais qui acceptera de se faire vacciner.

Sur la non-participation des médecins libéraux et des pharmaciens (« ils sont piégés comme nous ») à cette campagne, Didier Simon a également un avis tranché. « La première raison est économique, le gouvernement a peur que ça coûte cher. Pourtant c'est le conditionnement des vaccins et la traçabilité qui sont mis en avant. Cette campagne, les médecins libéraux pouvaient parfaitement la mener. En 2002, nous avions vacciné contre la méningite 95 % des enfants landais. C'est aberrant qu'on ait été exclus du système, sans compter le pouvoir de persuasion que nous pouvons avoir et que l'État n'a pas. »

Auteur : jean-françois renaut
jf.renaut@sudouest.com


12/11/2009
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