Le secourisme : entre formation et passion

Fêtes de Bayonnes 2010 : 31 juillet - 2

La face cachée des Fêtes

Chaque nuit des Fêtes, ces travailleurs de l'ombre prennent soin des festayres.

Samir, secouriste de la Protection civile, installe une couverture de survie sur une festayre qui est transportée au poste de secours de la Maison des associations. Photo Jean-Daniel Chopin

 

 

Il est 20 heures, les 140 secouristes de la Protection civile et de la Croix rouge de la nuit sont déjà en place à la Maison des associations.

Tous bénévoles, ils viennent de dix-sept départements pour prêter main-forte aux pompiers et hospitaliers de la ville.

Plusieurs postes de secours sont installés pour la durée des Fêtes. La Maison des associations accueille essentiellement les personnes alcoolisées, dans une salle ironiquement appelée « Château Margaux ». Elle abrite aussi une pièce réservée aux premiers soins ainsi qu'une antenne mineurs pour séparer les moins de 18 ans des adultes. « Les festayres sont de plus en plus jeunes, explique Laurent, secouriste de la Protection civile. Nous les séparons des adultes pour leur sécurité ».

Deux postes avancés sont installés dans les locaux de l'IUT de Bayonne ainsi qu'au bâtiment Albert 1er près de la place des Basques.

Un téléphone retentit dans la pièce dédiée à la logistique, suivi d'un appel au micro : « Le VPS 5 part ». Le chef d'équipe du Véhicule de Premiers Secours 5 récupère son ordre de mission et part, vers l'hôpital de Bayonne, au volant de son ambulance avec deux secouristes.

Une femme d'une quarantaine d'années, ayant trop bu, est aux urgences, mais n'ayant besoin que de repos, elle est transférée à la Maison des associations, afin de décharger l'hôpital.

Pendant le trajet, un des secouristes, Samir, est à l'arrière avec elle. Il lui parle pour la rassurer. « Vous allez bien madame ? Vous êtes dans une ambulance ».

À l'arrivée, le personnel de la Croix rouge prend le relais, enregistre les nom, prénom et âge de la patiente dans un fichier informatique, relié en réseau aux autres postes de secours. Ainsi, en cas de transfert d'un lieu à un autre, l'admission est plus rapide.

Check-up complet

Un bracelet d'hôpital est placé à son poignet puis une infirmière du Samu prend la tension de la femme, vérifie la concentration en oxygène expirée et effectue un test de glycémie.

« Score 2 », lance le docteur Jean Goalard, responsable Samu du poste. Ce chiffre est déterminé en fonction de la réactivité du patient. Moins il est conscient, plus il fera l'objet d'attention du personnel médical. Régulièrement, les infirmières et les secouristes viendront relever ses signes vitaux.

Bernard Cremon, secrétaire général de la sous-préfecture, surveille le déroulement des opérations : « Les dispositifs mis en place ont permis de réduire considérablement le nombre de blessés. En sept ans, nous sommes passés de 8 000 à 3 000 cas pendant les Fêtes. Elles retrouvent de plus en plus leur caractère traditionnel et bon enfant. Les gens viennent pour faire la fête, rencontrer du monde. C'est l'esprit de Bayonne ».

Un autre appel, un autre départ de VPS. Le numéro 2. Cette fois, il faut aller à l'IUT et traverser la foule de festayres qui marchent indistinctement sur les trottoirs et la chaussée.

Franck, au volant, rappelle à ses coéquipiers de fermer fenêtres et portes à clé. Les secouristes doivent eux aussi faire attention à leur sécurité.

Des jeunes font la ola devant le camion, d'autres tapent sur les parois. Franck roule au pas, fait retentir la sirène deux fois, très brièvement, pour signaler sa présence.

À l'université, David, Charles et Florence descendent du camion pour ramener sur un brancard une jeune fille. Direction Château Margaux. Les secousses la rendent malade. « Si ça ne va pas derrière, criez pour qu'on s'arrête », lance Florence faisant allusion à l'odeur. La secouriste sait qu'ils vont devoir nettoyer le camion au jet d'eau avant de repartir.

Au poste de secours, la surveillance continue. L'une des festayres se réveille après un long sommeil. Elle peut rentrer chez elle, et en sera quitte avec une bonne migraine.

 

 

Source : Sud Ouest du 31 août 2010

Auteur : Sophie noachovitch



02/08/2010
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